métamorphose
Redonner vie à des instruments de musique (qui ne jouent plus) en inventant des créations animées et sonores à partir d’instruments ou pièces d’instruments de musique hors d'usage...
et également de donner à voir autrement : en premier lieu, la face cachée de l’instrument de musique (sa mécanique interne, sa construction) et en second lieu, des créatures d’habitude petites, voir microscopiques se retouvent présentées dans des grandes dimensions: par exemple le scarabée de 1m80 imaginé à partir d'un piano à queue (photo 3) . |
Mécanisation
Les créatures sont ensuite animées. Principalement inspirées des arthropodes (du grec arthron articulation et podos pied), la mise en oeuvre de ces articulations nous amène à inventer des mécanismes complexes composés de pièces de bois ou de métal issues d'instruments de musique de tous types intégralement démontés puis remixés. En fonction de leur anatomie et des assemblages effectués, ces animaux sont mobiles et animés. leurs mouvements se présentent sous forme de micro déplacements, de vibrations, d’ondulations, d’ouvertures et fermetures.
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mise en musique
En fonction de leur anatomie et des assemblages effectués, ces animaux sont mobiles et animés. leurs mouvements se présentent sous forme de micro-déplacements, de vibrations, d’ondulations, d’ouvertures et fermetures. Chacune de ces créatures aura une identité sonore qui lui est propre et fera l’objet d’une création musicale. Chaque création disposera d’un dispositif sonore sous la forme d’enceintes incorporées dans son socle. L'objectif est de présenter un ensemble de pièces susceptibles de donner lieu à une exposition de grande ampleur, sous la forme d’un cabinet de curiosités.
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10 créatures ont déjà vu le jour dont 3 réalisées lors de performances dans le cadre du Bel-Air Claviers Festival (2014 la Sauterelle, 2015 la Punaise à partir d'un harmonium, 2016 le doryphore).
L'exposition scénographiée circule en France et bientôt à l'étranger... |
Les complices du bestiaire utopique
(de droite à gauche) Mathieu Desailly, graphiste, plasticien www.lejardingraphique.com/ Vincent Gadras, scénographe théâtre, cinéma... http://vincentgadras.pagesperso-orange.fr David Chalmin, musicien, compositeur, ingénieur son http://www.davidchalmin.com/ Plus sur http://www.toutresteafaire.com/ |
Le bestiaire utopique vu par Bertrand Chamyou
Je connaissais les “musiques d'insectes” tentées par quelques compositeurs (Ravel, Ligeti…).
Je connaissais, encore mieux, les micro-bruits émanant de mon piano, qui “parasitent”
tout doucement le discours musical, de sorte que seul le pianiste peut les entendre :
les impacts de marteaux, ou encore les étouffoirs qui se soulèvent, faisant “zinguer”
légèrement les cordes tout en en libérant leur résonance ; ou encore la mécanique
qui cliquète, la pédale qui couine, quand il s'agit d'un piano fatigué ou tout au moins usé,
ce qui était bien sûr le cas du vieux Gaveau de 1920 sur lequel j'ai appris à jouer.
Mais je ne connaissais rien de tel qu'anima(ex)musica.
Quand on est enfant on ne craint pas de laisser son imagination se déployer avec la simplicité
que permet l'absence de préjugé, on ne craint pas de faire des raccourcis merveilleux
qui nous paraissent hélas absurdes par la suite, et je me souviens d'avoir parfois pensé
à des bestioles quand j'entendais tous ces petits bruits de machinerie.
Mais à part ces impressions lointaines (et sans parler du jour où j'eus, en plaquant un large
accord sur un vieux piano ukrainien - éveillant sans doute après de nombreuses années
la belle et poussiéreuse endormie - l'effroyable surprise de voir une nuée d'araignées sortir
précipitamment de l'instrument), je n'ai jamais associé les insectes, ou plutôt la grande famille
des arthropodes, aux instruments de musique - je pense que je ne suis pas le seul !
Les imposantes sculptures d'anima(ex)musica offrent pourtant le spectacle d'une évidence
poétique, tant l'hybridation, le métissage de ces deux territoires oniriques, que sont
le monde microcosmique des arthropodes et le monde ineffable de la musique et
des instruments, donne naissance à un univers envoûtant, surnaturel et on ne peut
plus naturel à la fois. Comme si ces animaux révélaient ce que nous musiciens appelons
l'Innere Stimme, leur voix, leur musique intérieure.
Je connaissais les “musiques d'insectes” tentées par quelques compositeurs (Ravel, Ligeti…).
Je connaissais, encore mieux, les micro-bruits émanant de mon piano, qui “parasitent”
tout doucement le discours musical, de sorte que seul le pianiste peut les entendre :
les impacts de marteaux, ou encore les étouffoirs qui se soulèvent, faisant “zinguer”
légèrement les cordes tout en en libérant leur résonance ; ou encore la mécanique
qui cliquète, la pédale qui couine, quand il s'agit d'un piano fatigué ou tout au moins usé,
ce qui était bien sûr le cas du vieux Gaveau de 1920 sur lequel j'ai appris à jouer.
Mais je ne connaissais rien de tel qu'anima(ex)musica.
Quand on est enfant on ne craint pas de laisser son imagination se déployer avec la simplicité
que permet l'absence de préjugé, on ne craint pas de faire des raccourcis merveilleux
qui nous paraissent hélas absurdes par la suite, et je me souviens d'avoir parfois pensé
à des bestioles quand j'entendais tous ces petits bruits de machinerie.
Mais à part ces impressions lointaines (et sans parler du jour où j'eus, en plaquant un large
accord sur un vieux piano ukrainien - éveillant sans doute après de nombreuses années
la belle et poussiéreuse endormie - l'effroyable surprise de voir une nuée d'araignées sortir
précipitamment de l'instrument), je n'ai jamais associé les insectes, ou plutôt la grande famille
des arthropodes, aux instruments de musique - je pense que je ne suis pas le seul !
Les imposantes sculptures d'anima(ex)musica offrent pourtant le spectacle d'une évidence
poétique, tant l'hybridation, le métissage de ces deux territoires oniriques, que sont
le monde microcosmique des arthropodes et le monde ineffable de la musique et
des instruments, donne naissance à un univers envoûtant, surnaturel et on ne peut
plus naturel à la fois. Comme si ces animaux révélaient ce que nous musiciens appelons
l'Innere Stimme, leur voix, leur musique intérieure.