l'édition 2022
programme_bac11_web à télécharger.pdf | |
File Size: | 606 kb |
File Type: |
ATTENTION LE CONCERT 5 A LA SAINTE CHAPELLE LE JEUDI 15 SEPTEMBRE A 21H EST REPORTÉ À L'ANNEÉ PROCHAINE EN RAISON DE LA FERMETURE DE LA CHAPELLE POUR TRAVAUX.
Les personnes ayant déjà acheté des places pour ce concert seront remboursées.
Pour le pass "tous les concerts" déduire le prix du billet (25€ plein tarif, 20€ adhérent Bel-Air , 10€ réduit).
Les personnes ayant déjà acheté des places pour ce concert seront remboursées.
Pour le pass "tous les concerts" déduire le prix du billet (25€ plein tarif, 20€ adhérent Bel-Air , 10€ réduit).
bulletin réponse à télcharger_.pdf | |
File Size: | 103 kb |
File Type: |
LES PARTENAIRES www.rencontresbelair.com/partenaires-b-a-c-2022.html
teaser du festival
PROGRAMME DÉTAILLÉ PAR CONCERT Textes W.E Pond
CONCERT 1 / 13 septembre 20h Théâtre Charles Dullin
Momo Kodama (piano)
Quand Momo Kodama vient au festival de Bel Air, c’est toujours une fête. On se souvient avec émotion de ses Regards sur l’Enfant Jésus. Parce qu’elle apporte toujours son jeu incomparable dans la musique du XXème siècle, tissant indéfiniment des ponts entre le Japon où elle est née à la musique, et la France où elle née… à la musique française. A l’âge où d’autres s’essaient au rock ‘n’ roll, elle a découvert Ravel et Messiaen. Avec une délicatesse et une simplicité qui ne peuvent naitre que de la rencontre de ces deux cultures dans ce qu’elles ont de plus subtil, elle ne cesse d’explorer ce que se disent à l’oreille, par-dessus les quelques décennies qui les séparent, Debussy et Takemitsu.
Il faut écouter son dernier disque sorti chez ECM en 2021, avec le Mito Chamber Orchestra dirigé par Seiji Ozawa – un enregistrement de 2006 du 23e concerto de Mozart et d’une création de Hosokawa – pour comprendre le cadeau que nous fait Momo Kodama en livrant ses interprétations d’un raffinement extrême qui nous emmènent en voyage au-delà des continents et des siècles, dans la musique tout simplement, c’est-à-dire ailleurs.
Avec sa générosité habituelle, elle nous comblera ce soir. Ce n’est pas un récital qu’elle nous donne : on ne met pas les chants d’oiseaux dans une vitrine. Il ne s’agit pas de cela, ce n’est pas une exposition où l’on devrait admirer des tableaux sagement accrochés au mur. C’est une promenade à laquelle elle nous invite, dans des crépuscules enchantés, un moment où cheminer ensemble, pour se laisser guider dans la nuit par Debussy, Hosokawa, Takemitsu et Messiaen.
*Olivier Messiaen (1908-1992)
Catalogue d’oiseaux – extrait (1956-58)
Le Traquet rieur
*Claude Debussy (1862-1918)
Douze Études – extrait (1915)
Pour les sonorités opposées
*Toshio Hosokawa (1955-)
Étude I-VI – extrait (2011-13)
Point And Line
*Claude Debussy (1862-1918)
Douze Études – extraits (1915)
Pour les cinq doigts
Pour les degrés chromatiques
Pour les agréments
*Rodolphe Bruneau-Boulmier
Figures d’atelier – extraits (2015)
*Claude Debussy (1862-1918)
Douze Études – extrait (1915)
Pour les arpèges composés
*Toru Takemitsu (1930-1996)
Rain Tree Sketch (1982)
*Régis Campo (1968-)
Étude pour les cordes bloquées (2010)
*Toshio Hosokawa
Mai - Uralte japanische Tanzmusik (2012)
*Claude Debussy (1862-1918)
Douze Études – extrait (1915)
Pour les octaves
CONCERT 2 / 14 septembre 11h Café Hector (Musée des Beaux-Arts)
Anna Besson (flûte) et Olga Pashchenko (clavecin)
C’est l’heure où le Café Hector prend des petits airs viennois. On y pousse les tables pour y glisser un clavecin ou un pianoforte. Et l’on nous offre entre thé et café une petite pause musicale de fin de matinée, pour nous éviter de regretter d’être sortis du lit, et nous rendre la perspective d’une journée qui pourrait être belle, et même très belle. Surtout quand on vient y entendre Olga Pashchenko, la claveciniste russe, et Anna Besson, flutiste habituée de Bel Air, dans un programme consacré à Bach. Le cantor de Leipzig au Café, on le redit chaque année, c’est une facette incontournable du « gros plein de notes » (comme l’a écrit Bobin, avec affection). On ne peut pas le cantonner à sa tribune d’orgue, ou à son salon plein d’enfants et de partitions. Il faut l’accompagner au café, se permettre une bouffarde avec lui, et sourire de sa Kaffeekantate (BWV 211) qui vous permettra de poursuivre votre rêverie de ce jour.
Entre les tables flottent la douce ivresse parfumée d’un thé noir et le pincement d’amertume d’un bon café serré. Comme dans les sonates pour flûte et basse continue que savourent Olga Pashchenko et Anna Besson…
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Sonate pour flûte et basse continue en do majeur BWV 1033
Andante - Presto - Allegro - Adagio - Menuetto
Sonate pour flûte et clavier en mi bémol majeur BWV 1031
Sicilienne
Sonate pour flûte et clavier en sol mineur BWV 1020
Allegro - Adagio - Allegro
Sonate pour flûte et clavier en si mineur BWV 1030
Allegro moderato - Siciliano - Allegro
Wilhelm Friedemann Bach (1710-1784)
Sonate pour flûte et basse continue en mi mineur
Allegro ma non tanto - Siciliano - Vivace
CONCERT 3 / 14 septembre 20h Bel-Air
Variations on Folk Songs : Anna Besson (flûte) et Olga Pashchenko (piano)
Olga Pashchenko et Anna Besson ont imaginé de tricoter à quatre mains une balade dans les inspirations populaires de Beethoven, ces folk songs qui voyageaient à travers toutes les capitales de l’Europe musicienne au XVIII et au XIXe siècle, laissant à chacun le plaisir de découvrir et d’interpréter les chansons venues d’Irlande, d’Italie ou de Hongrie. C’était avant que Deezer et Youtube ne distribuent la sauce planétaire.
Olga Pashchenko joue sur un superbe piano Tomaschek daté des années 1830, de la collection de Bel Air, l’un de ces trésors restaurés par Dominique Chalmin. Et Anna Besson joue sur une copie de flûte Liebel (Dresde vers 1830) faite par le facteur Fritdjof Aurin (Düsseldorf).
Sous la plume de Beethoven, laissons-nous ainsi entrainer dans la tradition du Grand Tour qui menait les esprits cultivés à travers toute l’Europe, et qui opposait, dans ces temps de conflits incessants entre monarchies et duchés, la folle prétention des hommes à se déchirer à la belle ambition de les réconcilier par l’admiration de leurs talents réciproques, et des histoires qu’ils ont tous à se raconter, d’un pays à l’autre.
*Friedrich Kuhlau (1786–1832)
Grande Sonate pour pianoforte avec flûte obligée op. 83
Variations sur un Ancien air suédois
*Ludwig Van Beethoven (1770–1827)
Thème et variations op. 107 (1817-1818)
Air II : Bonny laddie, highland laddie, Air V : A Madel, ja a Madel
Air VII : Air russe Schöne Minka, Air X : Air écossais The Highland watch
*Eugène Walckiers (1793–1866)
Délassements du flûtiste op. 47 (1834)
Rondo Auvergnat
*Ludwig Van Beethoven (1770–1827)
Sechs Varrirte Themen op. 105
Air III : Air Autrichien A Schlusserl und a Reindl
Air IV : Air écossais The last rose of summer
*Ludwig Van Beethoven (1770–1827)
32 Variations sur thème original en do mineur WoO 80
*Franz Doppler (1821-1883)
Fantaisie Pastorale op.26
CONCERT 4 / 15 septembre 18h Cité des Arts
Jean Rondeau (piano) et Tancrède D Kummer (batterie)
De retour de son Goldberg Tour qui l’a mené de Paris à Berlin, d’Oslo à Porto, de Londres à Ljubljana, de Bâle à Barcelone… trente dates comme autant de portraits de Bach semés en pleine lumière, et avant d’aller les jouer à New York et Tokyo (2023), Jean Rondeau a voulu explorer autrement ce chef d’œuvre de l’art contrapuntique et en a tiré, avec son vieil ami et complice Tancrède D. Kummer à la batterie, une nouvelle création, une variation autour des Variations.
« Ils déferlent, mitraillent, défouraillent à tout va, sur une ligne de crête étroite entre improvisation et lecture de la partition qu’ils ont composée ensemble, apportant la preuve de leur prodigieuse maîtrise technique, de leur folle inventivité sonore et syntaxique, de leur touchante sensibilité. » écrivait Télérama après leur première dans la belle salle de la Grange à Evian, en juin dernier. « Dissonances, déflagrations, triturations de ferraille, de cordes, de papier journal, fragments inaudibles de textes poétiques diffusés sur enceintes, mais aussi, au clavier, voicings harmoniques élégamment distillés, le tout entrecoupé de béances au-dessus desquelles on reste suspendu, tenu en haleine, sans savoir où reposer les pieds : à la mécanique finement huilée et génialement équilibrée du Kantor de Leipzig, le duo oppose le chaos, la débâcle, un trop plein – qui n’est peut-être qu’un vide ? (…) C’est du Rondeau pur sucre qui était à l’œuvre hier, à Évian-les-Bains : une capacité à tutoyer les géants du passé en les gratifiant d’exécutions à la fois respectueuses et libres. Et de cette liberté, tirer le fil d’une violence, d’un abandon et d’une révolte inouïs pouvant aller jusqu’à l’explosion. »
Un grand moment de création musicale, de cette musique vivante qui était autrefois le quotidien des concerts mais qui est curieusement encagée, aujourd’hui, sous l’austère étiquette de « création contemporaine ». Une balade au sein du monde tel qu’il est, dans ses violences et dans ses rêves. Non pas un pastiche au miroir des Variations Goldberg mais plutôt une longue dérive à partir de la forme. N’est-ce pas ainsi que la musique s’est toujours exprimée
CONCERT 5 / 15 septembre 21h Sainte Chapelle
Catalina Vicens (organetto, clavicytherium)
Concert reporté à l’année prochaine en raison de la fermeture de la Sainte Chapelle pour travaux.
CONCERT 6 / 16 septembre 20h Théâtre Charles Dullin
Collectif Xenakis (claviers-percussions) et Elodie Sicard (danse)
Iannis Xenakis aurait cent ans cette année, puisqu’il est né en 1922 dans un port de Roumanie, au bord du Danube. C’est sous son nom, et largement au service de ses compositions, qu’Adélaïde Ferrière anime l’Ensemble Xenakis, avec ses deux compères du Trio Xenakis, Emmanuel Jacquet et Rodolphe Théry, accompagnés ce soir de Jean-Baptiste Bonnard, Emmanuel Curt et Othman Louati. Ces percussionnistes parcourent inlassablement les œuvres du compositeur d’origine grecque – qui fut aussi architecte, assistant de Le Corbusier, et chercheur en mathématiques – dans le plaisir sans fin d’explorer ses architectures et ses théorèmes sonores. Mais le plus grand hommage qu’ils peuvent rendre à leur maître, c’est dans la générosité avec laquelle ils jouent des créations contemporaines, pour rendre à la musique sa part de vie spontanée, de nouveauté, de découverte.
Une douzaine de claviers percussions sur la scène, comme un simple pupitre de premiers violons, il y aura de quoi faire la fête. Sans compter les toms, les woodlocks, les grosses caisses et cet étrange animal sorti de l’imagination de Xenakis lui-même, le sixxens, pour lequel le festival a commandé une création à David Chalmin.
Il y a trois ans, Elodie Sicard avait dansé sur du John Cage dans le cadre du Bel Air Clavier Festival, une soirée inoubliable avec Bertrand Chamayou et ses quatre pianos préparés. Elle revient cette année pour une nouvelle aventure chorégraphique, à défier toutes les trajectoires.
Une rencontre qui promet d’être explosive, comme un très grand champagne.
*Iannis Xenakis (1922-2001)
Rebonds pour percussions solo avec danse
Adélaïde Ferrière, Emmanuel Jacquet, Elodie Sicard
*Keiko Abe (1937-)
Marimba d’amore pour marimba solo
Adélaïde Ferrière
*David Chalmin (1980-)
Jeux d’ondes pour six sixxens
Collectif Xenakis
*Thierry de Mey (1956-)
Musique de Tables pour trio de percussions
*Steve Reich (1936-)
Six Marimbas avec danse
Collectif Xenakis
*Iannis Xenakis (1922-2001)
Pléaides (Métaux) pour 6 sixxens
Elodie Sicard et collectif Xenakis
CONCERT 7 / 16 septembre 22h la Base (Espace Malraux)
Fresque : Claudine Simon (piano préparé) et Christian Sebille (électronique)
On pourrait s’embarquer simplement pour quelques préludes de Debussy.
Pourquoi pas dire qu’on va se faire une simple toile de Monet
Qu’est-ce que vient faire ce « simplement » ici ?
On entendrait quelques échos de ces préludes.
« Peignez, peignez toujours, jusqu’à ce que la toile en crève. Mes yeux ont besoin de votre couleur et mon cœur est heureux. » écrivait Clemenceau à Monet
Que viendrait-on chercher ce soir ?
On se perdrait en route, parce que c’est fait pour ça, la musique, la peinture.
Perdre le fil, perdre le nord, et regarder le ciel, à perte de vue.
Qu’est-ce que cette aventure-là ?
On se laisse entrainer par Claudine Simon qui aime tant le piano qu’elle en dénude le cœur.
[Pianomachine a été développé par le collectif Sonopopée (Vivien Trelcat, Max Lance, Nicolas Canot) grâce à une commande du GMEM-CNCM Marseille.]
Quand pourra-t-on goûter les entrailles du piano ?
On est parti dans un autre monde, avec la clé de Debussy
Parti en gravitation dans l’électronique de Christian Sebille
Quelle voie lactée se cache sous les pas de nos nuits ?
On est donc quelque part mais on ne sait pas où.
Prodige inouï d’être simplement là.
Qu’est qu’être simplement là ?
CONCERT 8 / 17 septembre 11h Château de Caramagne
Violaine Cochard, Pierre Gallon et Jean Rondeau (clavecins)
Sophie Gent et Louise Ayrton (violons), Fanny Paccoud (alto), Cyril Poulet (violoncelle), Hugo Abraham (contrebasse)
Il faut savoir que cette salle du château de Caramagne – oui, cette même salle où vous êtes sagement assis en attendant que sonnent onze heures – cette salle en tremble encore ! Il y en a eu des concertos de Bach qui sont passés par là, à un, à trois et même à quatre clavecins. En transit entre Paris et Florence, entre New York et Tokyo, les concertos de Bach rêvent toujours d’une escale à Caramagne. « S’il vous plait, s’il vous plait, on peut s’y arrêter ? », comme des enfants qui ne veulent pas rater leur halte préférée sur la route des vacances. Et quand les musiciens finissent par céder, quand Nicole Chalmin dit « d’accord, ce sera chouette de vous avoir, venez, on vous attend », alors, les concertos de monsieur Bach, on ne les maitrise plus. Et la salle de Caramagne les attend avec impatience.
D’autant qu’il manquait encore les concertos pour deux clavecins. Dieu sait s’ils en avaient entendu parler du salon de Caramagne : « Comment ? Vous ne connaissez pas Caramagne ? Vous n’y êtes jamais passés ? Mais vous ne connaissez pas le paradis, alors… » Ils trépignaient, les BWV 1060, 1061 et 1062 !
Donc les boiseries vont gonfler de sève, les miroirs s’abimer en pamoison, les grandes fenêtres se prendre pour des glaciers, les parquets onduler de Saharas impromptus… Violaine Cochard et Pierre Gallon conduiront leurs deux clavecins, accompagnés de complices et d’amis : Sophie Gent et Louise Ayrton au violon, Fanny Pacoud à l’alto, Cyril poulet au violoncelle et Hugo Abraham à la contrebasse. Ils ne seront pas de trop, à sept, pour tenir ces concertos-gamins, ces concertos-vieux-sages, ces concertos tous frais, ces concertos vieux chênes, bref ces concertos de Bach tout excités de découvrir cette salle de Caramagne qui les fait plonger dans la joie de leur enfance.
*Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Concertos à deux clavecins (BWV1060 1061 et 1062)
CONCERT 9 / 17 septembre 14h Villa Caramagne
Jean Rondeau (pianoforte) et Sophie Gent (violon)
Ils se sont rencontrés autour d’un certain Dynastie, enregistré en 2017 – une vidéo qui frôle les quatre millions de vues pour un concerto de Bach, il n’y a pas que des mauvaises nouvelles dans la vie ! On les a entendus récemment au théâtre des Bouffes du Nord, à Paris, dans un sublime programme Biber que l’on rêve de réentendre aux quatre coins de la France. Jean Rondeau et Sophie Gent sèment ainsi derrière eux des souvenirs exquis. En jeunes vieux complices, ils se retrouvent à la villa Caramagne pour célébrer Carl Philip Emmanuel Bach, qui faisait déjà les belles heures de Dynastie.
Ce sera plus intime, plus automnal peut-être, dans les chaudes couleurs du pianoforte et du violon Jacob Steiner fecit de 1676. L’occasion de découvrir ces complicités au carré dans des sonates pour clavier et violon du prodige C.P.E. qui sut, comme ses frères, être bien plus que le fils de son père, mais son digne élève puis sa gloire, au sens biblique du terme.
Et l’on sortira de là avec des nostalgies de Sanssouci, des consolations enfantines, des sagesses millénaires, et encore davantage de questions à poser à ces instruments qui ont toujours tant d’histoires à nous raconter.
*Carl Philipp Emanuel Bach (1714-1788)
Sonate en La majeur (H135 - Wq. 65/32)
Andante con tenerezza
Sonate en Ré Majeur pour clavier concertant et violon (H502 - Wq71)
Adagio ma non molto - Allegro - Adagio - Minuetto I & Minuetto II
CONCERT 10 / 17 septembre 16h Parc du château de Caramagne
Jeanne Bleuse (piano, clavecin)
En voyage ! En famille ! En voiture ! En cariole ! En ballon ! En roulotte ! En marche ! En avant !
Du piano, du clavecin, du râga, du gamelan, du cornet (de glace), du biberon ou du boc (de limonade)… et un peu d’électro, pour la sauce, ou la corde à sauter.
Allons venez, petits et grands, girafes aux yeux verts ou gazelles au nez rose, et vous, le monsieur avec l’échelle, et vous, la petite dame à pois, venez, approchez donc, le spectacle va commencer !
Mais où sont les enfants ? Où sont cachés les gamins, les galopins, les garnements ? C’est pour eux, aujourd’hui. Et si vous avez plus de dix ans, cachez vous vite sous un chapeau pointu et sur une paire d’échasses, appliquez vous au diabolo, c’est le moment de sortir votre collection de billes.
Mais où sont les parents ? Où sont les pères siffleurs et les mères veilleuses ? C’est pour eux, aujourd’hui. Et si vous avez moins de cent ans, mettez vite un faux nez et une paire de baccantes, une robe à crinoline ou un tutu pointu.
Jeanne Bleuse parcourt les routes pour semer des merveilles qui font du bien à la terre et soignent tous les bobos des âmes. C’est pour cela qu’elle fait étape à Caramagne, où l’on s’occupe si bien de la terre et des bobos des âmes.
CONCERT 11 / 17 septembre 20h Théâtre Charles Dullin
Maroussia Gentet (piano)
Il parait que ce sera lyrique et passionné. C’est normal, Maroussia Gentet s’est fait une spécialité d’explorer le répertoire d’hier et celui de demain. Elle mélange Chopin, Ravel et Prokofiev avec des choses inattendues, inentendues, des pièces toutes fraiches qu’on attendait d’entendre et qui transpercent les nuits comme des feux d’artifices ou des étoiles filantes. Ses programmes sont des expéditions sauvages, qu’elle mène avec délicatesse et courtoisie, à coup d’inspirations et d’expirations, comme si on était toujours suspendu entre la vie et la mort, entre l’ici et l’ailleurs, entre le lac paisible et l’orage impitoyable.
Il faut la voir plonger dans son piano, comme un horloger règle ses mécanismes ou monsieur Ferrari sur ses premiers moteurs. A la recherche de la perfection, avec lyrisme et passion !
*Henri Dutilleux (1916-2013)
Prélude n°1 "D'ombre et de silence"
*Madeleine Isaksson (1956-)
Ecrits sur l'eau n°1 et 2
*Philippe Schoeller (1957-)
Prélude n°3 Ritualis Vincent van Gogh
*Frédéric Chopin (1810-1849)
Préludes n° 1-12(extraits)
*Hèctor Parra (1976-)
Siza (Etude d'architecture n°2) Hommage à Alvaro Siza - (2021)
Pièce écrite pour Maroussia Gentet commande du Collectif Geïode avec le soutien de la Sacem
*Maurice Ravel (1875-1937)
Miroirs
CONCERT 12 / 18 septembre 17h Cathédrale de Chambéry
Lucile Dollat (orgue)
On va retrouver les grandes tapisseries de lumières séculaires, la profondeur ouatée de la nef océane, le silence cristallin des prières qui s’épuisent, la présence et l’absence dans leur dialogue immémorial… un dimanche à la cathédrale.
Et Lucile Dollat au grand orgue.
Il n’y aura pas de ciné-concert cette année, mais un concert en cinémascope, comme toujours quand on laisse la parole au grand orgue. L’instrument démesuré et démiurgique, aux mille recoins, aux mille surprises, avec ses tunnels et ses détours, ses prestants et ses doublettes, ses bombardes et ses bourdons, que viennent soudain transpercer voix angéliques et voix humaines.
On ne remercie jamais assez les organistes de venir réveiller ces bêtes inouïes tapies dans leur tribune, de venir dompter les écumes jaillissantes qui fusent de leurs tuyaux, de venir caresser ses nerfs à vifs pour en tirer des plaintes d’un autre âge, de faire vivre nos vies au-delà de nos vies, tant que dure l’envolée majestueuse.
On ne remerciera jamais assez Lucile Dollat d’être avec nous aujourd’hui.
*Olivier Messiaen (1908-1992)
Apparition de l’église éternelle
*Jehan Alain (1911-1940)
Trois Danses : Joies, Deuils, Luttes
*Lucile Dollat (1997-)
Improvisation
*Olivier Messiaen (1908-1992)
Joie et clarté des corps glorieux
*Maurice Ravel (1875-1937)
Alborada del Gracioso (transcription pour orgue : Lionel Rogg)
CONCERT 13 / 19 septembre 6h30 Atelier Bel-Air
Jean Rondeau (clavecin)
Concert méditation matinal, programme surprise
Momo Kodama (piano)
Quand Momo Kodama vient au festival de Bel Air, c’est toujours une fête. On se souvient avec émotion de ses Regards sur l’Enfant Jésus. Parce qu’elle apporte toujours son jeu incomparable dans la musique du XXème siècle, tissant indéfiniment des ponts entre le Japon où elle est née à la musique, et la France où elle née… à la musique française. A l’âge où d’autres s’essaient au rock ‘n’ roll, elle a découvert Ravel et Messiaen. Avec une délicatesse et une simplicité qui ne peuvent naitre que de la rencontre de ces deux cultures dans ce qu’elles ont de plus subtil, elle ne cesse d’explorer ce que se disent à l’oreille, par-dessus les quelques décennies qui les séparent, Debussy et Takemitsu.
Il faut écouter son dernier disque sorti chez ECM en 2021, avec le Mito Chamber Orchestra dirigé par Seiji Ozawa – un enregistrement de 2006 du 23e concerto de Mozart et d’une création de Hosokawa – pour comprendre le cadeau que nous fait Momo Kodama en livrant ses interprétations d’un raffinement extrême qui nous emmènent en voyage au-delà des continents et des siècles, dans la musique tout simplement, c’est-à-dire ailleurs.
Avec sa générosité habituelle, elle nous comblera ce soir. Ce n’est pas un récital qu’elle nous donne : on ne met pas les chants d’oiseaux dans une vitrine. Il ne s’agit pas de cela, ce n’est pas une exposition où l’on devrait admirer des tableaux sagement accrochés au mur. C’est une promenade à laquelle elle nous invite, dans des crépuscules enchantés, un moment où cheminer ensemble, pour se laisser guider dans la nuit par Debussy, Hosokawa, Takemitsu et Messiaen.
*Olivier Messiaen (1908-1992)
Catalogue d’oiseaux – extrait (1956-58)
Le Traquet rieur
*Claude Debussy (1862-1918)
Douze Études – extrait (1915)
Pour les sonorités opposées
*Toshio Hosokawa (1955-)
Étude I-VI – extrait (2011-13)
Point And Line
*Claude Debussy (1862-1918)
Douze Études – extraits (1915)
Pour les cinq doigts
Pour les degrés chromatiques
Pour les agréments
*Rodolphe Bruneau-Boulmier
Figures d’atelier – extraits (2015)
*Claude Debussy (1862-1918)
Douze Études – extrait (1915)
Pour les arpèges composés
*Toru Takemitsu (1930-1996)
Rain Tree Sketch (1982)
*Régis Campo (1968-)
Étude pour les cordes bloquées (2010)
*Toshio Hosokawa
Mai - Uralte japanische Tanzmusik (2012)
*Claude Debussy (1862-1918)
Douze Études – extrait (1915)
Pour les octaves
CONCERT 2 / 14 septembre 11h Café Hector (Musée des Beaux-Arts)
Anna Besson (flûte) et Olga Pashchenko (clavecin)
C’est l’heure où le Café Hector prend des petits airs viennois. On y pousse les tables pour y glisser un clavecin ou un pianoforte. Et l’on nous offre entre thé et café une petite pause musicale de fin de matinée, pour nous éviter de regretter d’être sortis du lit, et nous rendre la perspective d’une journée qui pourrait être belle, et même très belle. Surtout quand on vient y entendre Olga Pashchenko, la claveciniste russe, et Anna Besson, flutiste habituée de Bel Air, dans un programme consacré à Bach. Le cantor de Leipzig au Café, on le redit chaque année, c’est une facette incontournable du « gros plein de notes » (comme l’a écrit Bobin, avec affection). On ne peut pas le cantonner à sa tribune d’orgue, ou à son salon plein d’enfants et de partitions. Il faut l’accompagner au café, se permettre une bouffarde avec lui, et sourire de sa Kaffeekantate (BWV 211) qui vous permettra de poursuivre votre rêverie de ce jour.
Entre les tables flottent la douce ivresse parfumée d’un thé noir et le pincement d’amertume d’un bon café serré. Comme dans les sonates pour flûte et basse continue que savourent Olga Pashchenko et Anna Besson…
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Sonate pour flûte et basse continue en do majeur BWV 1033
Andante - Presto - Allegro - Adagio - Menuetto
Sonate pour flûte et clavier en mi bémol majeur BWV 1031
Sicilienne
Sonate pour flûte et clavier en sol mineur BWV 1020
Allegro - Adagio - Allegro
Sonate pour flûte et clavier en si mineur BWV 1030
Allegro moderato - Siciliano - Allegro
Wilhelm Friedemann Bach (1710-1784)
Sonate pour flûte et basse continue en mi mineur
Allegro ma non tanto - Siciliano - Vivace
CONCERT 3 / 14 septembre 20h Bel-Air
Variations on Folk Songs : Anna Besson (flûte) et Olga Pashchenko (piano)
Olga Pashchenko et Anna Besson ont imaginé de tricoter à quatre mains une balade dans les inspirations populaires de Beethoven, ces folk songs qui voyageaient à travers toutes les capitales de l’Europe musicienne au XVIII et au XIXe siècle, laissant à chacun le plaisir de découvrir et d’interpréter les chansons venues d’Irlande, d’Italie ou de Hongrie. C’était avant que Deezer et Youtube ne distribuent la sauce planétaire.
Olga Pashchenko joue sur un superbe piano Tomaschek daté des années 1830, de la collection de Bel Air, l’un de ces trésors restaurés par Dominique Chalmin. Et Anna Besson joue sur une copie de flûte Liebel (Dresde vers 1830) faite par le facteur Fritdjof Aurin (Düsseldorf).
Sous la plume de Beethoven, laissons-nous ainsi entrainer dans la tradition du Grand Tour qui menait les esprits cultivés à travers toute l’Europe, et qui opposait, dans ces temps de conflits incessants entre monarchies et duchés, la folle prétention des hommes à se déchirer à la belle ambition de les réconcilier par l’admiration de leurs talents réciproques, et des histoires qu’ils ont tous à se raconter, d’un pays à l’autre.
*Friedrich Kuhlau (1786–1832)
Grande Sonate pour pianoforte avec flûte obligée op. 83
Variations sur un Ancien air suédois
*Ludwig Van Beethoven (1770–1827)
Thème et variations op. 107 (1817-1818)
Air II : Bonny laddie, highland laddie, Air V : A Madel, ja a Madel
Air VII : Air russe Schöne Minka, Air X : Air écossais The Highland watch
*Eugène Walckiers (1793–1866)
Délassements du flûtiste op. 47 (1834)
Rondo Auvergnat
*Ludwig Van Beethoven (1770–1827)
Sechs Varrirte Themen op. 105
Air III : Air Autrichien A Schlusserl und a Reindl
Air IV : Air écossais The last rose of summer
*Ludwig Van Beethoven (1770–1827)
32 Variations sur thème original en do mineur WoO 80
*Franz Doppler (1821-1883)
Fantaisie Pastorale op.26
CONCERT 4 / 15 septembre 18h Cité des Arts
Jean Rondeau (piano) et Tancrède D Kummer (batterie)
De retour de son Goldberg Tour qui l’a mené de Paris à Berlin, d’Oslo à Porto, de Londres à Ljubljana, de Bâle à Barcelone… trente dates comme autant de portraits de Bach semés en pleine lumière, et avant d’aller les jouer à New York et Tokyo (2023), Jean Rondeau a voulu explorer autrement ce chef d’œuvre de l’art contrapuntique et en a tiré, avec son vieil ami et complice Tancrède D. Kummer à la batterie, une nouvelle création, une variation autour des Variations.
« Ils déferlent, mitraillent, défouraillent à tout va, sur une ligne de crête étroite entre improvisation et lecture de la partition qu’ils ont composée ensemble, apportant la preuve de leur prodigieuse maîtrise technique, de leur folle inventivité sonore et syntaxique, de leur touchante sensibilité. » écrivait Télérama après leur première dans la belle salle de la Grange à Evian, en juin dernier. « Dissonances, déflagrations, triturations de ferraille, de cordes, de papier journal, fragments inaudibles de textes poétiques diffusés sur enceintes, mais aussi, au clavier, voicings harmoniques élégamment distillés, le tout entrecoupé de béances au-dessus desquelles on reste suspendu, tenu en haleine, sans savoir où reposer les pieds : à la mécanique finement huilée et génialement équilibrée du Kantor de Leipzig, le duo oppose le chaos, la débâcle, un trop plein – qui n’est peut-être qu’un vide ? (…) C’est du Rondeau pur sucre qui était à l’œuvre hier, à Évian-les-Bains : une capacité à tutoyer les géants du passé en les gratifiant d’exécutions à la fois respectueuses et libres. Et de cette liberté, tirer le fil d’une violence, d’un abandon et d’une révolte inouïs pouvant aller jusqu’à l’explosion. »
Un grand moment de création musicale, de cette musique vivante qui était autrefois le quotidien des concerts mais qui est curieusement encagée, aujourd’hui, sous l’austère étiquette de « création contemporaine ». Une balade au sein du monde tel qu’il est, dans ses violences et dans ses rêves. Non pas un pastiche au miroir des Variations Goldberg mais plutôt une longue dérive à partir de la forme. N’est-ce pas ainsi que la musique s’est toujours exprimée
CONCERT 5 / 15 septembre 21h Sainte Chapelle
Catalina Vicens (organetto, clavicytherium)
Concert reporté à l’année prochaine en raison de la fermeture de la Sainte Chapelle pour travaux.
CONCERT 6 / 16 septembre 20h Théâtre Charles Dullin
Collectif Xenakis (claviers-percussions) et Elodie Sicard (danse)
Iannis Xenakis aurait cent ans cette année, puisqu’il est né en 1922 dans un port de Roumanie, au bord du Danube. C’est sous son nom, et largement au service de ses compositions, qu’Adélaïde Ferrière anime l’Ensemble Xenakis, avec ses deux compères du Trio Xenakis, Emmanuel Jacquet et Rodolphe Théry, accompagnés ce soir de Jean-Baptiste Bonnard, Emmanuel Curt et Othman Louati. Ces percussionnistes parcourent inlassablement les œuvres du compositeur d’origine grecque – qui fut aussi architecte, assistant de Le Corbusier, et chercheur en mathématiques – dans le plaisir sans fin d’explorer ses architectures et ses théorèmes sonores. Mais le plus grand hommage qu’ils peuvent rendre à leur maître, c’est dans la générosité avec laquelle ils jouent des créations contemporaines, pour rendre à la musique sa part de vie spontanée, de nouveauté, de découverte.
Une douzaine de claviers percussions sur la scène, comme un simple pupitre de premiers violons, il y aura de quoi faire la fête. Sans compter les toms, les woodlocks, les grosses caisses et cet étrange animal sorti de l’imagination de Xenakis lui-même, le sixxens, pour lequel le festival a commandé une création à David Chalmin.
Il y a trois ans, Elodie Sicard avait dansé sur du John Cage dans le cadre du Bel Air Clavier Festival, une soirée inoubliable avec Bertrand Chamayou et ses quatre pianos préparés. Elle revient cette année pour une nouvelle aventure chorégraphique, à défier toutes les trajectoires.
Une rencontre qui promet d’être explosive, comme un très grand champagne.
*Iannis Xenakis (1922-2001)
Rebonds pour percussions solo avec danse
Adélaïde Ferrière, Emmanuel Jacquet, Elodie Sicard
*Keiko Abe (1937-)
Marimba d’amore pour marimba solo
Adélaïde Ferrière
*David Chalmin (1980-)
Jeux d’ondes pour six sixxens
Collectif Xenakis
*Thierry de Mey (1956-)
Musique de Tables pour trio de percussions
*Steve Reich (1936-)
Six Marimbas avec danse
Collectif Xenakis
*Iannis Xenakis (1922-2001)
Pléaides (Métaux) pour 6 sixxens
Elodie Sicard et collectif Xenakis
CONCERT 7 / 16 septembre 22h la Base (Espace Malraux)
Fresque : Claudine Simon (piano préparé) et Christian Sebille (électronique)
On pourrait s’embarquer simplement pour quelques préludes de Debussy.
Pourquoi pas dire qu’on va se faire une simple toile de Monet
Qu’est-ce que vient faire ce « simplement » ici ?
On entendrait quelques échos de ces préludes.
« Peignez, peignez toujours, jusqu’à ce que la toile en crève. Mes yeux ont besoin de votre couleur et mon cœur est heureux. » écrivait Clemenceau à Monet
Que viendrait-on chercher ce soir ?
On se perdrait en route, parce que c’est fait pour ça, la musique, la peinture.
Perdre le fil, perdre le nord, et regarder le ciel, à perte de vue.
Qu’est-ce que cette aventure-là ?
On se laisse entrainer par Claudine Simon qui aime tant le piano qu’elle en dénude le cœur.
[Pianomachine a été développé par le collectif Sonopopée (Vivien Trelcat, Max Lance, Nicolas Canot) grâce à une commande du GMEM-CNCM Marseille.]
Quand pourra-t-on goûter les entrailles du piano ?
On est parti dans un autre monde, avec la clé de Debussy
Parti en gravitation dans l’électronique de Christian Sebille
Quelle voie lactée se cache sous les pas de nos nuits ?
On est donc quelque part mais on ne sait pas où.
Prodige inouï d’être simplement là.
Qu’est qu’être simplement là ?
CONCERT 8 / 17 septembre 11h Château de Caramagne
Violaine Cochard, Pierre Gallon et Jean Rondeau (clavecins)
Sophie Gent et Louise Ayrton (violons), Fanny Paccoud (alto), Cyril Poulet (violoncelle), Hugo Abraham (contrebasse)
Il faut savoir que cette salle du château de Caramagne – oui, cette même salle où vous êtes sagement assis en attendant que sonnent onze heures – cette salle en tremble encore ! Il y en a eu des concertos de Bach qui sont passés par là, à un, à trois et même à quatre clavecins. En transit entre Paris et Florence, entre New York et Tokyo, les concertos de Bach rêvent toujours d’une escale à Caramagne. « S’il vous plait, s’il vous plait, on peut s’y arrêter ? », comme des enfants qui ne veulent pas rater leur halte préférée sur la route des vacances. Et quand les musiciens finissent par céder, quand Nicole Chalmin dit « d’accord, ce sera chouette de vous avoir, venez, on vous attend », alors, les concertos de monsieur Bach, on ne les maitrise plus. Et la salle de Caramagne les attend avec impatience.
D’autant qu’il manquait encore les concertos pour deux clavecins. Dieu sait s’ils en avaient entendu parler du salon de Caramagne : « Comment ? Vous ne connaissez pas Caramagne ? Vous n’y êtes jamais passés ? Mais vous ne connaissez pas le paradis, alors… » Ils trépignaient, les BWV 1060, 1061 et 1062 !
Donc les boiseries vont gonfler de sève, les miroirs s’abimer en pamoison, les grandes fenêtres se prendre pour des glaciers, les parquets onduler de Saharas impromptus… Violaine Cochard et Pierre Gallon conduiront leurs deux clavecins, accompagnés de complices et d’amis : Sophie Gent et Louise Ayrton au violon, Fanny Pacoud à l’alto, Cyril poulet au violoncelle et Hugo Abraham à la contrebasse. Ils ne seront pas de trop, à sept, pour tenir ces concertos-gamins, ces concertos-vieux-sages, ces concertos tous frais, ces concertos vieux chênes, bref ces concertos de Bach tout excités de découvrir cette salle de Caramagne qui les fait plonger dans la joie de leur enfance.
*Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Concertos à deux clavecins (BWV1060 1061 et 1062)
CONCERT 9 / 17 septembre 14h Villa Caramagne
Jean Rondeau (pianoforte) et Sophie Gent (violon)
Ils se sont rencontrés autour d’un certain Dynastie, enregistré en 2017 – une vidéo qui frôle les quatre millions de vues pour un concerto de Bach, il n’y a pas que des mauvaises nouvelles dans la vie ! On les a entendus récemment au théâtre des Bouffes du Nord, à Paris, dans un sublime programme Biber que l’on rêve de réentendre aux quatre coins de la France. Jean Rondeau et Sophie Gent sèment ainsi derrière eux des souvenirs exquis. En jeunes vieux complices, ils se retrouvent à la villa Caramagne pour célébrer Carl Philip Emmanuel Bach, qui faisait déjà les belles heures de Dynastie.
Ce sera plus intime, plus automnal peut-être, dans les chaudes couleurs du pianoforte et du violon Jacob Steiner fecit de 1676. L’occasion de découvrir ces complicités au carré dans des sonates pour clavier et violon du prodige C.P.E. qui sut, comme ses frères, être bien plus que le fils de son père, mais son digne élève puis sa gloire, au sens biblique du terme.
Et l’on sortira de là avec des nostalgies de Sanssouci, des consolations enfantines, des sagesses millénaires, et encore davantage de questions à poser à ces instruments qui ont toujours tant d’histoires à nous raconter.
*Carl Philipp Emanuel Bach (1714-1788)
Sonate en La majeur (H135 - Wq. 65/32)
Andante con tenerezza
Sonate en Ré Majeur pour clavier concertant et violon (H502 - Wq71)
Adagio ma non molto - Allegro - Adagio - Minuetto I & Minuetto II
CONCERT 10 / 17 septembre 16h Parc du château de Caramagne
Jeanne Bleuse (piano, clavecin)
En voyage ! En famille ! En voiture ! En cariole ! En ballon ! En roulotte ! En marche ! En avant !
Du piano, du clavecin, du râga, du gamelan, du cornet (de glace), du biberon ou du boc (de limonade)… et un peu d’électro, pour la sauce, ou la corde à sauter.
Allons venez, petits et grands, girafes aux yeux verts ou gazelles au nez rose, et vous, le monsieur avec l’échelle, et vous, la petite dame à pois, venez, approchez donc, le spectacle va commencer !
Mais où sont les enfants ? Où sont cachés les gamins, les galopins, les garnements ? C’est pour eux, aujourd’hui. Et si vous avez plus de dix ans, cachez vous vite sous un chapeau pointu et sur une paire d’échasses, appliquez vous au diabolo, c’est le moment de sortir votre collection de billes.
Mais où sont les parents ? Où sont les pères siffleurs et les mères veilleuses ? C’est pour eux, aujourd’hui. Et si vous avez moins de cent ans, mettez vite un faux nez et une paire de baccantes, une robe à crinoline ou un tutu pointu.
Jeanne Bleuse parcourt les routes pour semer des merveilles qui font du bien à la terre et soignent tous les bobos des âmes. C’est pour cela qu’elle fait étape à Caramagne, où l’on s’occupe si bien de la terre et des bobos des âmes.
CONCERT 11 / 17 septembre 20h Théâtre Charles Dullin
Maroussia Gentet (piano)
Il parait que ce sera lyrique et passionné. C’est normal, Maroussia Gentet s’est fait une spécialité d’explorer le répertoire d’hier et celui de demain. Elle mélange Chopin, Ravel et Prokofiev avec des choses inattendues, inentendues, des pièces toutes fraiches qu’on attendait d’entendre et qui transpercent les nuits comme des feux d’artifices ou des étoiles filantes. Ses programmes sont des expéditions sauvages, qu’elle mène avec délicatesse et courtoisie, à coup d’inspirations et d’expirations, comme si on était toujours suspendu entre la vie et la mort, entre l’ici et l’ailleurs, entre le lac paisible et l’orage impitoyable.
Il faut la voir plonger dans son piano, comme un horloger règle ses mécanismes ou monsieur Ferrari sur ses premiers moteurs. A la recherche de la perfection, avec lyrisme et passion !
*Henri Dutilleux (1916-2013)
Prélude n°1 "D'ombre et de silence"
*Madeleine Isaksson (1956-)
Ecrits sur l'eau n°1 et 2
*Philippe Schoeller (1957-)
Prélude n°3 Ritualis Vincent van Gogh
*Frédéric Chopin (1810-1849)
Préludes n° 1-12(extraits)
*Hèctor Parra (1976-)
Siza (Etude d'architecture n°2) Hommage à Alvaro Siza - (2021)
Pièce écrite pour Maroussia Gentet commande du Collectif Geïode avec le soutien de la Sacem
*Maurice Ravel (1875-1937)
Miroirs
CONCERT 12 / 18 septembre 17h Cathédrale de Chambéry
Lucile Dollat (orgue)
On va retrouver les grandes tapisseries de lumières séculaires, la profondeur ouatée de la nef océane, le silence cristallin des prières qui s’épuisent, la présence et l’absence dans leur dialogue immémorial… un dimanche à la cathédrale.
Et Lucile Dollat au grand orgue.
Il n’y aura pas de ciné-concert cette année, mais un concert en cinémascope, comme toujours quand on laisse la parole au grand orgue. L’instrument démesuré et démiurgique, aux mille recoins, aux mille surprises, avec ses tunnels et ses détours, ses prestants et ses doublettes, ses bombardes et ses bourdons, que viennent soudain transpercer voix angéliques et voix humaines.
On ne remercie jamais assez les organistes de venir réveiller ces bêtes inouïes tapies dans leur tribune, de venir dompter les écumes jaillissantes qui fusent de leurs tuyaux, de venir caresser ses nerfs à vifs pour en tirer des plaintes d’un autre âge, de faire vivre nos vies au-delà de nos vies, tant que dure l’envolée majestueuse.
On ne remerciera jamais assez Lucile Dollat d’être avec nous aujourd’hui.
*Olivier Messiaen (1908-1992)
Apparition de l’église éternelle
*Jehan Alain (1911-1940)
Trois Danses : Joies, Deuils, Luttes
*Lucile Dollat (1997-)
Improvisation
*Olivier Messiaen (1908-1992)
Joie et clarté des corps glorieux
*Maurice Ravel (1875-1937)
Alborada del Gracioso (transcription pour orgue : Lionel Rogg)
CONCERT 13 / 19 septembre 6h30 Atelier Bel-Air
Jean Rondeau (clavecin)
Concert méditation matinal, programme surprise