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MOMO KODAMA… Réflexions poétiques

21/7/2021

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Momo Kodama - photo DR
C’est par une belle matinée du mois de juin que Momo Kodama me fixe rendez-vous à la terrasse ombragée d’un café parisien. Quel plaisir de retrouver cette immense pianiste ! Son dernier récital à Bel-Air, en septembre 2020, reste un souvenir exceptionnel avec son interprétation des « Vingt regards sur l’Enfant-Jésus » d’Olivier Messiaen. Dans cette œuvre d’une difficulté technique redoutable, Momo Kodama nous avait donné une version engagée, contrastée, faite de tendresse et de puissance, de mysticisme et de violence. Une œuvre aux ordonnances multicolores dont elle fut une inoubliable interprète. Elle avait d’ailleurs eu la chance de recevoir les conseils ô combien pertinents – et pour cause – d’Yvonne Loriod, et se souvient des nombreux moments touchants passés avec elle dans le travail de préparation et d’élaboration de cette partition du grand compositeur français…
Si elle sait développer au piano une fougue inattendue et une surprenante énergie, Momo Kodama est aussi une personne discrète et particulièrement douce, aux manières élégantes et raffinées qui témoignent de ses origines et de ses racines japonaises. Née à Ozaka, elle arrive cependant en Europe dès l’âge de un an. Et c’est en Allemagne qu’elle débute le piano. Assez jeune, bien sûr, mais sans savoir et sans imaginer pour autant que la musique puisse devenir un jour son métier. D’ailleurs, à 10 ans, elle rêve plutôt d’être danseuse, ou médecin peut-être… Elle aime bien les maths. Elle se voit également hôtesse de l’air ; Momo qui avait évidemment déjà pris l’avion, trouvait que les hôtesses semblaient tellement gentilles...
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Mais, avec le talent et, bientôt, les premiers concerts, une carrière musicale s’impose tout naturellement. Et même si sa prestation Salle Gaveau à l’âge de 12 ans n’est peut-être pas le plus grand récital de sa carrière, la voilà avec le pied à l’étrier. 
​Germaine Mounier avec qui elle étudie dès l’âge de 13 ans au Conservatoire de Paris lui apprend la rigueur, la fidélité au texte et l’approche raisonnée d’une page afin que les choses sonnent de manière naturelle. Elle aura son Premier prix au CNSM à 16 ans !
Les professeurs qu’elle rencontre plus tard l’incitent à ne pas démarrer trop tôt une éventuelle carrière et les concerts qui en balisent le chemin. Elle se souvient avec affection des cours de Tatiana Nicolaïeva, musicienne généreuse et véritable exemple de vie, qui lui enseigne l’amour du son, du beau son, au delà de ses nombreux conseils éclairés. Tout comme ceux de Vera Gornostaïeva avec qui elle travaille pendant quatre ans de manière particulièrement intensive.
Il faut ajouter que sa formation n’aurait peut-être pas été complète sans l’émulation créée par le cadre familial et notamment par sa sœur Mari (de cinq ans son aînée) qui joue également du piano ; pages à quatre mains, œuvres pour deux pianos les unissent ou les confrontent. Les choses se révèlent parfois difficiles entre deux sœurs ; les répétitions sont ponctuées de cris et de partitions qui volent... Mais une complicité naturelle et une affection réciproque l’emportent toujours et c’est avec émotion et amusement que Momo Kodama me parle de ces souvenirs de jeunesse.
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Momo Kodama - photo DR
Ses racines se trouvent au « Pays du Soleil Levant ». Bien que vivant à Paris, elle reste attachée aujourd’hui encore aux valeurs et aux croyances traditionnelles du Japon ancien, notamment celles du shintoïsme dont l’enseignement nous invite à davantage d’ouverture et de réceptivité à la beauté du monde et au miracle de la nature. Dans l’époque tourmentée qui est la nôtre, ces notions parfois oubliées sonnent comme autant de sages et nécessaires rappels.
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Momo Kodama conserve d’ailleurs dans son appartement parisien quelques kanji, magnifiques calligraphies tracées de la main d’un prêtre bouddhiste du Daian-ji, l’un des sept grands temples de la période Asuka à Nara. Ce kanji qui se prononce « wa » évoque le cercle, l’anneau, l’harmonie… dans les rapports humains notamment.
On peut méditer longtemps sur la beauté du tracé et sur le sens profond de ce caractère japonais.
Ce respect des traditions du Japon lui a été transmis par ses parents bien sûr, par son père notamment qui, bien que dans la Finance, adorait la musique et la nature. L’héritage paternel est bouddhiste ; l’héritage maternel est chrétien. Je ne suis donc pas surpris lorsque à ma question « Si vous n ‘aviez qu’un seul livre à emporter sur une île déserte, quel serait-il ? », Momo Kodama n’hésite pas ; « La Bible » me répond-elle. Elle me décrit l’ouvrage comme étant particulièrement inspirant pour elle. Les grands récits de la Bible – chef-d’œuvre inépuisable - peuvent se lire à divers niveaux et peuvent s’interpréter de différentes façons. En dehors d’une question de foi pure, ces textes deux fois millénaires permettent à chacun de réfléchir, de se ressourcer et de retrouver sa véritable place. Belle réflexion !
Au-delà de cette indispensable lecture régénérante, Momo Kodama adore la littérature et la poésie. Les auteurs russes d’abord, Tolstoï ou Dostoïevski qu’elle lit et relit régulièrement : Anna Karénine, les frères Karamazov, l’Idiot… autant de pages dont la dimension psychologique et la force des images l’ont toujours fascinée. A ces ouvrages russes, il faut ajouter les textes japonais, bien sûr, la poésie allemande et la littérature française aussi. Momo Kodama aime sans retenue les pages de Victor Hugo ou de Paul Verlaine. 
Mais Momo Kodama n’est pas que musicienne de talent ou adepte inconditionnelle de littérature. Elle vit en France et se régale de pain français, de fromages et de bons vins ! Voilà qui peut nous réjouir. Elle a d’ailleurs apprécié d’être invitée au prestigieux festival de Saint-Emilion qui n’oublie jamais d’offrir quelques grands crus aux artistes ! De quoi bien arroser des dîners entre amis. Car notre pianiste adore faire la cuisine et préparer quelques bons mets pour sa famille et ses proches. Ces soirées sont l’occasion de rencontres et de partages, ingrédients indispensables à une recette du bonheur chez Momo Kodama. Ingrédients d’autant plus nécessaires que le piano reste un instrument solitaire la plupart du temps. Mais Momo Kodama aime la solitude ; elle aime se retrouver seule avec son piano, son plus proche ami au quotidien. Et puis, il y a toujours la musique de chambre qui tient également une place importante dans sa vie. En petite formation ou en orchestre, elle prend notamment du plaisir à jouer Mozart pour son élégance et son côté parfois théâtral. On se souvient de ce très bel album avec le 23e concerto de Mozart enregistré sous la direction de Seiji Ozawa, lui qui montra le chemin à beaucoup et fit les premiers pas d’un japonais en Occident et à Paris. Le grand chef d’orchestre rappelait d’ailleurs parfois combien il est nécessaire d’avoir des racines quelque part pour se sentir libre partout. Une formule qui convient également certainement à notre amie Momo Kodama.
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Momo Kodama - photo DR
Et les projets alors ? Ils sont nombreux. Concerts classiques, musique de notre temps… Momo Kodama, dédicataire de plusieurs pages de musique contemporaine, tient à réserver dans sa vie d’artiste une place suffisante aux compositeurs d’aujourd’hui. Les Européens, les Américains, les Japonais aussi : le langage de Takemitsu ou de Hosokawa avec cette sensibilité à la nature et ce rapport au temps lui parlent énormément. 
Elle considère comme une grande chance d’avoir des compositeurs toujours vivants. Leur œuvre n’est pas quelque chose à part ; c’est juste le prolongement, la continuité d’une histoire, d’une tradition musicale née il y a fort longtemps et qui poursuit tout simplement son chemin.
Momo Kodama pense également aujourd’hui à l’idée de transmission, de partage. Au-delà de master-classes où elle est invitée régulièrement comme professeur, elle songe davantage à un enseignement enraciné quelque part et à une transmission pérenne. On le souhaite à tous ces futurs élèves qui auront un jour la chance de travailler avec elle. 
A l’issue de cette belle rencontre parisienne, je laisse Momo Kodama conclure avec ce petit texte en japonais qu’elle a eu la gentillesse de rédiger à l’attention de tous les auditeurs des Rencontres Artistiques de Bel-Air…
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Petit texte qu’elle me traduit quand même et dont voici le sens : « En me réjouissant à l’idée d’une prochaine rencontre… »         
                                                                                          Robert Dompnier
 
Note : En Streaming ou sur Youtube, retrouvez de beaux extraits des concerts ou interviews de Momo Kodama.
 
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