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FRANK BRALEY …Coup de Poker !

19/8/2021

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Frank Braley - photo DR
Notre précédente rencontre s’achevait sur quelques gracieux kanji tracés par la non moins gracieuse Momo Kodama. Et voilà que nous reparlons aujourd’hui de kanji, de Japon aussi ; un amusant hasard. C’est une rencontre avec un autre pianiste, tout aussi fascinant, un poil atypique dans son parcours, très attachant… Mais ne brûlons pas les étapes. 
Tout commence d’abord par un long cheminement, par quelques interrogations et de nombreuses incertitudes… Le parcours de Frank Braley semblerait avoir été tout tracé, tant sa brillante carrière internationale le place aujourd’hui parmi les grands pianistes du moment. Tel ne fut pas le cas !​

​C’est par jeu qu’il débute le piano à 4 ans sur un instrument qui, finalement, n’est pour lui qu’un gros jouet. Et puis, cette approche du clavier lui permet d’imiter les élèves de sa mère, professeur et pianiste elle-même. Avec les années qui passent, le garçon ne s’intéresse d’ailleurs pas qu’au piano ; il débute aussi le violon, le saxophone, la batterie… tout en écoutant Iron Maiden, groupe anglais de « heavy metal », Téléphone ou encore AC/DC, célèbre ensemble australo-britannique de hard rock… Bref, tout un monde qui n’est pas vraiment celui de Mozart ou de Schubert. 
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D’ailleurs, la musique n’est pas son seul centre d’intérêt ; il se passionne aussi pour le foot, le judo et le tennis. Et, véritable aubaine, sa mère, aimante et compréhensive, ne lui interdit jamais d’aller jouer au foot avec ses copains. 
Dans le même temps, il est plutôt bon au piano et adore déchiffrer ; il aime lire des notes, jouer de la musique… ou jouer avec celle-ci...  Et notre artiste en herbe, un peu 
atypique, n’utilise d’ailleurs pas un joli cartable en cuir pour transporter ses partitions ; non, il préfère un sac avec un texte en grosses lettres « Peace and Love ». Un credo, peut-être, assumé très tôt.
A l’école, Frank Braley montre de grandes facilités pour les maths ou la physique et, très tôt encore, un intérêt pour l’astrophysique. Un éventail de capacités qui lui permet d’envisager de nombreuses possibilités d’études et d’avenir. Son adolescence se déroule normalement. Par chance – pourrait-on dire – il a loupé l’entrée au Conservatoire de Paris quand il avait 11 ans. Aussi, loin des horaires aménagés et du stress des cours et autres examens, il peut jouir d’une vie normale près de ses copains. Piano certes, mais aussi musique punk, hard-rock, pop, et sport, bien sûr, avec des matches de foot ou de tennis qui viennent ponctuer ses week-ends… 
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Tranquillement, louvoyant habilement entre ses passions, Frank Braley poursuit des études qui semblent le conduire tout naturellement vers une carrière scientifique. Oui, il se verrait bien astrophysicien et s’inscrit en Maths Sup. Parallèlement, il jette cependant les dés une seconde fois et réussit l’entrée au Conservatoire National Supérieur de Paris. Nous voilà en plein dilemme ; maths ou musique ? Pendant quelques années, il s’interroge et cherche une réponse à ce questionnement. Avec une sorte de conviction cependant : il ne croit pas au déterminisme. Soit il trouve sa place en musique, naturellement, soit il fait autre chose. Surtout qu’un certain destin paraît vouloir justement l’éloigner d’une carrière de pianiste. Il se casse un doigt un mois avant le concours international de piano de Genève et son dossier est refusé à celui de Dublin. Alors, las de trop d’hésitations, il effectue une dernière tentative. Comme au poker, il abat son jeu et, à 22 ans, décide de s’inscrire au célèbre concours de piano Reine Elisabeth. Ce sera pour lui un test. S’il est évincé, il retournera à ses études scientifiques. Dans tous les cas, ce sera une magnifique expérience qui lui permettra au moins de jouer avec orchestre le 4ème concerto de Beethoven, page qu’il affectionne particulièrement et qu’il a choisie de présenter en finale. Une folie - pensent ses professeurs - il n’a aucune chance, il n’est pas prêt. Comme au tiercé, les paris sont à dix contre un pour son éviction dès la première épreuve… 
Il passe cependant cette première épreuve et se retrouve sélectionné pour la suivante. Et ceci, jusqu’en finale. Dans sa tenue bien ajustée, il présente alors son 4ème de Beethoven. Face à de nombreux pianistes venus surtout montrer leurs muscles avec un concerto de Rachmaninov ou de Prokofiev, Frank Braley offre un programme totalement décalé où fraîcheur, musique et poésie sous-tendent chaque instant. Ce choix est presque une révolution dans ce type de rencontres mais le jury est totalement séduit, irrésistiblement conquis. Il accorde à Frank Braley le grand prix du concours Reine Elisabeth de Belgique, lui que d’aucuns cataloguaient d’outsider, presque de touriste… Et pour faire bonne mesure, Frank Braley s’accorde aussi le Prix du Public. 
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Frank Braley - photo Fabien Monthubert
 
​Cette fois, les cartes ont parlé ! Exit les interrogations et autres incertitudes ; le voilà propulsé, catapulté, mis en orbite (lui qui voulait être astrophysicien, ça tombe bien…) vers une carrière internationale. Il fait d’abord "La Une" des informations TV et des grands journaux à travers le monde, répond à des interviews, participe à des émissions ; le Reine Elisabeth de Belgique, ce n’est quand même pas rien ! C’est un passeport vers un monde nouveau et inattendu. A partir de ce moment, son quotidien n’est plus le même. Tout s’accélère soudainement ; de quelques concerts par an, il passe à quatre-vingt, voyage sur tous les continents, devient une personnalité connue et reconnue. Il constate d’ailleurs une sorte de métamorphose dans le comportement, dans le regard des autres. Véritable expérience humaine, riche d’enseignements pour qui sait en déchiffrer les arcanes sans se brûler les ailes. 

​Peu de temps après ce concours qui marque un véritable tournant dans sa vie, Frank Braley est invité pour des concerts au Japon. C’est l’éblouissement ! Alors que le public japonais tombe amoureux du pianiste français, ce dernier s’éprend du Pays du Soleil Levant. Il est séduit par la culture japonaise, par la beauté de la vieille ville de Kyoto, par les traditions, par la nourriture locale… ​A tel point qu’il décidera même, bien plus tard, d’en
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Temple shinto de Kyoto
apprendre la langue et l’écriture, se lançant dans l’art des kanji. L’idée de vivre au Japon dans un avenir proche, quelques mois ou quelques années simplement, n’est d’ailleurs pas exclue. Un pianiste qui parcourt le monde peut bien habiter n’importe où !   
Certes, Tokyo est une grande mégapole mais Frank Braley la trouve très vivable. Il la décrit joliment comme une sorte de nuée d’oiseaux où des milliers d’individus se frôlent sans jamais se toucher ou se heurter. Courtoisie et respect sont des valeurs ancestrales au Japon. On est loin des incivilités du métro parisien !

​Loin de la banalité du quotidien, une carrière de concertiste assure évidemment des moments de joie, d’euphorie et de belles décharges d’adrénaline. Elle offre une densité incroyable à de nombreuses journées. Mais cette vie est également sinusoïdale, faite de contrastes. A l’enthousiasme des concerts succèdent parfois des instants de grande solitude, des moments où il faut savoir reprendre une vie normale, souvent banale, savoir travailler chez soi, aller au marché, payer ses impôts. Frank Braley avoue que des années sont nécessaires avant d’apprivoiser ces incessants changements d’états. 
Mais il en est ainsi ; la musique est une véritable « Voie » dans laquelle notre artiste s’est fondu. A la manière des rituels tibétains, chaque concert est une sorte de mandala. Il nécessite souvent un long travail pour un instant « t ». Et à la sortie du concert, tout est fini. La tension, l’énergie, l’élan qui sous-tendaient la préparation de cette soirée s’effondrent et disparaissent. Comme dans un mandala où les sables de couleurs sont dispersés au gré du vent ou dans un cours d’eau. 
Devant cette impermanence des choses, ce côté fugace, on comprendra combien la gestion du moment présent est capitale dans un concert. Être là sur scène, totalement présent dans la phrase, dans la note même qu’on est en train de jouer. Parvenir à cette présence est un travail exigeant mais qui conduit à une plénitude, à des états de grâce où tout coule et où l’artiste a l’impression « d’être » la musique. 
Et après ? Comme Frank nous l’a mentionné, soit on surfe sur cette plénitude et on parvient à un dépassement de soi… soit on retombe dans la banalité du quotidien pour se retrouver face à ses limites. Une grande leçon de philosophie et une expérience à méditer. Frank qui est un lecteur assidu fait d’ailleurs référence à Jack Kornfield et son ouvrage tellement adapté à notre discussion « Après l’extase, la lessive ». Tout est dit ! Ouvrage qu’il retrouve dans sa bibliothèque et qu’il a la gentillesse de m’offrir… 
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A cet effort solitaire du récital qui, pour reprendre l’exemple du sport, pourrait rappeler un peu le marathon, Frank Braley aime opposer les sports collectifs : ceux de la musique de chambre pratiquée entre amis. Voilà des vrais moments de bonheur ; on rit, on s’engueule et on vole ensemble vers des horizons insoupçonnés. Et quelle joie de jouer avec des personnes qu’on aime et qu’on a choisies ! Une véritable récompense et un plaisir sans limites. 

Après les hésitations et les incertitudes de son adolescence, Frank Braley a trouvé naturellement sa voie ; celle du piano et de la musique... Jusqu’à de nouvelles interrogations, peut-être ? 
                                                                                           Robert Dompnier

Note : Frank Braley sera présent pour la 10e édition du Bel-Air Claviers festival et participera au concert du vendredi 17 septembre au théâtre Charles Dullin.
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